Trouvant ses racines dans les temples bouddhistes du XIIe siècle, où les moines se servaient des emaki (rouleaux de dessins) pour transmettre des histoires, le kamishibai est revenu sur le devant de la scène au XXe siècle. Dans les années 20-30, l’instabilité économique poussa de nombreux artistes japonais à aller dans les rues, raconter des histoires sur la voie publique, pour tenter de gagner leur vie. En plus des dons, les conteurs vendaient des petits objets en rapport avec la pièce ou des bonbons aux enfants venus l’écouter. Le bonhomme Kamishibai (Kamishibaiya) s’aidait d’un support visuel généralement fixé sur le porte-bagages de sa bicyclette : le Butai dans lequel il insérait des images au fur et à mesure où il racontait son histoire.Il partait ensuite en velo, son castelet sur le dos, poursuivre sa tournée avec parfois 4 à 5 spectacles par jour. Les enseignants n’ont pas tardé à voir l’intérêt ludique du kamichibaï pour les enfants et plusieurs générations de Japonais en sont donc profondément nostalgiques. Dans l’art, beaucoup de mangakas ayant grandi dans ces décennies reconnaissent l’influence du kamishibai qui déjà posait la structure de base d’une narration séquentielle avec plusieurs images. La télévision « Kamishibai électrique » l’a supplanté à partir des années 60. Au bout d’un temps le Kamishibai en tant que théâtre de rue a tout bonnement disparu.